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L'Oriente

Dans la forêt amazonienne

Mercredi 6 avril

 

L'Oriente, c'est toute la région à l'ouest de l'axe de la Cordillère des Andes.

 

Au fur et à mesure que nous sommes descendus en altitude, par la belle route des Cascades, nous avons vu la végétation changer et devenir tropicale : les orchidées si belles, les flamboyants, les ibiscus doubles, les fougères grandes comme des arbres, les palmiers et cocotiers, les bananiers partout ...

 

Quand, sous une pluie battante et chaude, nous sommes arrivés à Puyo, au Paseo de los Monos, nous avons visité , sous la conduite d'un bénévole qui parlait français, ce refuge pour singes installé dans la jungle , puis nous nous sommes promenés dans la forêt en compagnie d'un coati qui nous suivait comme un petit chien . La végétation tropicale est magnifique, les fleurs, les arbres comme le Chonta Pedona dont les racines font comme des pieds à l'arbre ou celui qui étouffe ses voisins, l'arbre-tueur. L'eau de petits rios coule partout, on s'y baignerait .

    

De retour au camping-car, nous avons eu la désagréable surprise de voir qu'un ou plusieurs singes étaient entrés dans le vèhicule par une moustiquaire entrouverte et qu'ils avaient fait une visite de curiosité : tubes de dentifrice et brosses à dents sortis, tupperware ouverts et vidés de leur contenu ( un tagine),sucre d'orge chapardé ! Un peu de ménage à faire et à l'avenir , nous nous méfierons !

Le soir, nous avons été au spectacle car nous avons dormi devant le portail du refuge : toute la troupe des singes libres, est venue nous faire un show, fascinés par les rétroviseurs, le pare-brise et le toit ouvrant à travers lequel ils essayaient de voir à l'intérieur.

Le temps a continué à jouer au yoyo du matin au soir : au moins, s'il pleut, on se dit que ce n'est pas pour la journée entière ; Ce temps n'est pas une surprise puisque nous savions que le mois d'avril était un mois pluvieux en Equateur. Hélas, on ne peut pas être à la meilleure période partout .

Il fait une chaleur moite, très désagréable, la canne à sucre et le cacao sont les cultures vedette, sinon, c'est la forêt tropicale qui entoure la route vers Tena, Coca et Lago Agrio.Les maisons changent de style avec leur toit de chaume et leur construction sur pilotis, en bois. Le linge, comme le nôtre, essaie de sècher .Les fèves de cacao sont mises à sécher sur les rares endroits plats et vite secs : les routes.

Visite fort intéressante d'un élevage de papillons à Misahualli, près du rio Napo, un gros affluent de l'Amazone: nous savons tout désormais sur les différentes phases de développement des papillons et nous en avons vu de très beaux, mais pas faciles à prendre en photo, notamment des Morphos bleus que nous verrons en quantité dans la Réserve de Cuyabeno

La Réserve de Cuyabeno : un séjour fantastique dans la jungle amazonienne

A 100 km à l'est de Lago Agrio, dans l'extrême est du pays, sur la ligne de l'équateur et à 20 km de la Colombie, s'étend un Parc traversé par le Rio Cuyabeno, affluent du Napo dont les eaux mêlées à celles de l'Amazone parcourront 5 à 6000 km avant de se jeter dans l'Atlantique.

Grâce au garde-parc, qui a surveillé notre voiture pendant qq jours, nous avons pu nous rendre au lodge Samona et nous intégrer à un groupe de touristes déjà constitué à Quito, d'où partent toutes les agences. Très rares sont les automobilistes étrangers qui viennent jusqu'à l'entrée du Parc, on arrive plutôt par avion et par bus.

Le lodge n'est accessible qu'en pirogue à moteur, 1h 1\2 à 2 heures de navigation entre deux murs végétaux, en suivant les méandres du rio. Il est constitué de huttes à toit de chaume traditionnel, très haut, en bois brut, sur pilotis; le confort est très sommaire : un lit (inconfortable) , avec une moustiquaire, des planches pour ranger ses affaires, une douche froide , un lavabo et un WC. Des galeries de bois relient les pavillons aux "bâtiments" collectifs: cuisine et salle à manger où on mange en grandes tablées, salon de repos avec hamacs et local pour les bottes et les ponchos fournis.

Trois groupes pris en charge par 3 gardes naturalistes équatoriens et bilingues. Nous étions avec 3 Allemands et une Suisse ; notre guide était sympathique et compétent et il ne nous a pas laissés chômer ! Les activités commençaient parfois avant le petit déjeûner et finissaient à la nuit tombée. Les repas étaient excellents, les moucherons et les moustiques n'ont pas été trop méchants et nous nous enduisions de répulsif; en fait, la malaria est absente de Cuyabeno .

Seul ennui : pas d'électricité , tout l'éclairage est à la bougie et les soirées sont un peu longuettes !

La spécificité de Cuyabeno est qu'il s'agit d'une forêt immergée 9 mois par an, le système lacustre de la région est formé de 14 lagunas communiquant entre elles: c'est l'une des plus belles attractions de l'Amazonie.

On ne peut donc s'y déplacer qu'en pirogue à moteur ou à pagaies de canoé : nous avons constaté avec plaisir que nos anciens réflexes de kayakistes n'étaient pas perdus et que nous étions plus efficaces que nos amis allemands !

 

Les 4 jours ont été bien remplis par l'observation de nombreux oiseaux ( cormorans néotropiques, caciques jaunes et noirs, toucans à col blanc, perroquets, hoatzin etc...)

En marchant dans la selva, Miguel, notre guide, nous a montré les nids d'oiseaux suspendus aux arbres comme des sacs, les termitières, la manière de faire du feu avec une résine dans une atmosphère saturée d'humidité ( 90 à 100%),l'argile rouge qui couvre le sol et empêche l'eau de s'infiltrer, les teintures pour les tatouages, les arbres à quinine

A la pagaie pour ne pas faire de bruit, nous avons sillonné la Laguna Grande dans tous ses recoins à la recherche des anacondas, des caïmans peu agressifs , contrairement aux aligators et aux crocodiles ; nous nous sommes baignés en slip dans le rio ( car dans la précipitation du départ, j'avais oublié les maillots de bain, entre autres choses ).

La grande affaire d'une sortie a été la pêche aux piranas et nous n'avons pas été peu fiers d'en attraper de beaux spécimens : pêche amusante avec un simple jonc, un hameçon et de la viande rouge. Il faut appeler le poisson en tapant l'eau avec la canne , pour le faire remonter . Quelle dentition impressionnante! Mais ils ne sont pas dangereux pour l'homme, parait-il .

Autres habitants des lieux: les dauphins roses que nous avons vus jouer autour de la pirogue, à notre départ. Nous avons aussi vu beaucoup de singes d'espèces différentes

Je n'oublie pas les arbres dont une palme, le Morete, très représentatif du Parc et dont les fruits sont la nourriture des oiseaux, ni l'énorme Ceibo ou Fromager ou Samona en langue Quechua dont les racines tabulaires impressionnantes vous donneront une idée de la taille.

La Réserve de Cuyabeno est encore habitée par plusieurs communautés de langues différentes

Enfants Siona
Enfants Siona

Nous avons passé une longue journée à leur découverte, spécialement celle des Siona.

Puerto Bolivar
Puerto Bolivar

Nous avons appris à faire du pain de yuca ou manioc, de l'arrachage à la dégustation, rendu visite à un chaman qui nous a expliqué comment il l' était devenu , comment il soignait les corps avec des plantes médicinales et les esprits également; s'il se sent impuissant, il envoie les malades à l'hôpital . Le beau costume que vous lui voyez ne sert que pour les cérémonies.

 

Notre dernière sortie, sous la pluie comme de juste, à la pagaie pendant 3 heures, a été un peu "hard" et nous a conduits à une laguna cachée, lieu de reproduction pour les caïmans, et nous a fait emprunter des coulées étroites , dans lesquelles il nous fallait rentrer les pagaies dans la pirogue, une fois l'élan donné, pour éviter les obstacles, et nous pencher au fond de la barque pour ne pas être scalpés! Quelle aventure !!!

 

Comment dire la magie des couchers de soleil sur les lagunes, les arbres se reflétant impeccablement dans le miroir des eaux noires, à une heure où on ne distingue plus la séparation entre l'arbre et son ombre ?

Cuyabeno restera un de nos plus beaux souvenirs de voyage.

 

Pour rejoindre Quito, nous n'avons eu qu'à suivre le pipe-line qui transporte le pétrole d'Amazonie vers l'ouest.