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La Cordillera Blanca

25 mai

 

Si, entre 3000 et 4000m., les terres agricoles des montagnes andines font vivre la moitié de la population du pays, au-dessus de 5000m, bien que situées sous les tropiques, elles se couvrent de neiges éternelles.

Nous avons fait le tour de la Cordillère Blanche et du point culminant du pays, le Nevado Huascaran ( 6768 m.), par son versant oriental. Le panorama a été spectaculaire, accidenté, au mileu de chaînes déchiquetées, entrecoupées de canyons profonds.

 

La vallée principale, la plus développée et la plus touristique, El Calejon de Huaylas, a pour ville principale, Huaraz, au carrefour de chemins de randonnée qui sillonnent la Cordillera Blanca et sa voisine la Cordillera de Huayhuash ( 26 sommets à 6000m. 663 glaciers, 269 lacs, 41 rivières dans le Parc National Huascaran). Il y en a pour tous les goûts de randonneurs et d'andinistes, glaciers, lacs, sommets, pour des jours et des jours de treks.

Nous avons décidé de sortir des sentiers battus et de quitter cette vallée civilisée pour la piste qui, depuis Yungay, remonte la magnifique vallée glaciaire des lacs Llanganuco, escalade l'époustouflant col Portachuelo ( 4800m) d'où on peut admirer 6 sommets de 6000m .

La piste devient ensuite plus solitaire , plus étroite et très endommagée par les glissements de terrain et autres éboulements, la plaie des Andes, jusqu'à San Luis : moyenne horaire de 10 à 15 km/h , c'est dire !

Mais nous ne nous lassons pas de ces paysages grandioses et solitaires, de ces modestes villages à l'écart de tout, même si des bus opiniâtres les relient au monde .

On franchit 3 cols à plus de 4000m sur cet itinéraire et si le goudron relie ensuite Huari, Chavin de Huantar et Catac, dans la grande vallée de Huaraz, le revêtement complètement détérioré par les pluies récentes de février et mars 20011, est pire que la piste : des glissements de terre, des chutes de rochers et de pans entiers de montagne ont laissé des ornières et fait sauter le goudron : on n'a pas fait 50 m., on s'est à peine élancé, qu'il faut déjà rétrograder et cahoter, au pas, dans la poussière . Route à ne pas faire en période de pluie , soit de novembre à avril, plus spécialement en février-mars.

Nous nous sommes accordé un jour de repos dans la partie sud du Parc Huascaran avant de gagner les Hauts Plateaux du centre du Pérou et de poursuivre notre avancée vers le sud.

Yungay

C'est la porte de la route pour les lagunas Llanganuco.

Le 31 mai 1970, un séisme déclencha une terrible catastrophe : 15 millions de m3 de granit, de glace et de boue dévalèrent des flancs du Mont Huascaran à 300 km/h et détruisirent totalement la ville de Yungay, tuant ses 18 000 habitants !

La ville moderne est reconstruite, sans charme, un peu plus loin, et on visite le "Campo Santo" pieusement entretenu . Un immense funerarium circulaire à plusieurs niveaux occupe une colline et rappelle le nom des morts par quartiers, des tombes particulières sont aussi éparpillées dans le jardin fleuri qui occupe le site de la ville ensevelie; c'est impressionnant

Chavin de Huantar

Dans cette petite ville tranquille des Andes, nous avons découvert un site archéologique très intéressant et le musée qui y est associé .

Ces ruines témoignent du passé le plus ancien du Pérou, la culture de Chavin, une des plus anciennes civilisations du continent ( entre 1200 et 800 avant J.C.)

Chavin était un centre cérémoniel avec des places pour les cérémonies, des bâtiments de pierre échelonnés sur 3 niveaux, des murs avec des clés de voûte sculptées en forme de têtes humaines ; mais le plus intéressant est souterrain avec un système de drainage de l'eau complexe, un réseau de tunnels, de salles , un vrai labyrinthe ( éclairé, heureusement !) . Au coeur du bâtiment principal, le Castillo, se dresse , dans une faille, un rocher monolithe finement sculpté, le Lanzon de Chavin ( félins, dieu, serpents ...)

Les prêtres voulaient impressionner les incroyants par un système visuel et acoustique de miroirs de charbon poli, et en soufflant dans de gros coquillages, les poutous, avec à l'entrée des couloirs une prise d'hallucinogènes, pour désorienter un peu plus ceux qui entraient dans le labyrinthe.

Cet art "Chavin" est plus stylisé et orienté vers la religion que vers la vie quotidienne comme dans les cultures postérieures pré-incas , nous l'avons vérifié par une visite du musée qui collectionne de beaux spécimens de tenons ou clés de voûte terrifiantes et de sculptures symboliques.

L'école de Querococha, au sud du Parc Huascaran

Nous avons campé à 3900m. au bord d'un ruisseau plein de truites , prés d'un bâtiment modeste que se partagent l'école primaire du secteur et le seul garde du Parc-secteur Querococha.

La population est très dispersée, vit dans des cabanes à toit de chaume et élève des vaches et des moutons . Il neige un peu au mois d'août et il peut faire de -10° à -15°; la pluie tombe surtout en février et mars.

L'école est le seul bâtiment en dur et se trouve isolée, au bord de la piste. Une classe unique pour 15 élèves inscrits, de 6 à 14 ans. Ils n'étaient qu'une dizaine à notre passage. Les enfants arrivent, du lundi au vendredi; de 8h à 13 heures, qui en bus dont les 2 instituteurs, qui dans un camion, qui à pied ( jusqu'à 3 heures de route !)

Nous avons passé 2 heures en leur compagnie : pas de chauffage, pas d'électricité, aucun moyen moderne d'enseignement : tout dans la tête des enseignants !

Grâce à notre ordinateur, nous avons pu leur montrer des photos et des vidéos de leur pays et de notre voyage; ils ont découvert la mer, les singes, les lions de mer, les pingouins, les sites historiques . c'est le carnaval de Cajamarca et les singes d'Equateur qui ont eu le plus de succès .

Enfin, tout le monde a eu droit à un chocolat - nos derniers- et à une visite du camping-car . Quand ils sont partis, non sans mal, ça sentait très fort le mouton et la vache !

         Quelle expérience encore pour nous ! et de quoi comparer l'extrême aisance de nos écoles malgré les sempiternelles plaintes devant le "manque de moyens" !!!

 

Une soirée sympathique avec Epifanio .

Nous avons invité Epifanio, le Garde du secteur de la Lagune Querococha, à venir prendre le café avec nous et, lui, nous a proposé ensuite de passer la soirée chez lui et de l'aider à préparer le repas du soir, tôt, car il n'y a pas de lumière et que la nuit tombe à 6h1/2 .

C'est un célibataire de 47 ans, seul en charge d'un secteur immense, il veille au respect du mileu ambiant par les paysans et les visiteurs, surveille en de longues marches cette zone de haute altitude, reçoit les classes vertes pour leur éducation, entretient un petit vivero de plantes natives comme les "polylepis" qu'il replantera ensuite . pas de moto , ni même de cheval . Pour descendre dans la vallée, il prend un bus de passage ; 22 jours de travail, une semaine de congé ; les Parc Nationaux lui paient le logement, les vêtements de service, mais pas les chaussures ; la nourriture, le transport sont à sa charge ; retraite à 65 ans ; pas d'eau ( le rio), pas d'électricité, pas de téléphone et pas de chauffage , un wc rustique, à l'extérieur, comme partout ici . Qui voudrait de ces conditions de vie aujourd'hui dans notre société ? Il gagne 1000 soles par mois, soit 260 €, et n'est pas le plus mal loti, il semble content . Il est vrai que pour la vie quotidienne, les prix sont bien moins élevés qu'en France ; mais quand il s'agit de l'achat d'une voiture , par exemple, c'est une autre affaire .

Pour se nourrir, il fait ses provisions de temps en temps en ville, on lui apporte les bouteilles de gaz, les réserves se composent de riz, de pâtes, de pommes de terre, de quelques légumes qui doivent vite se faner puisqu'il n'a pas de réfrigérateur, du café, du thé, du pain; la viande est salée en petites portions et séchée.

Malgré les difficultés de langue, nous avons passé avec lui une excellente soirée , autour d'une platée de spaghettis aux légumes et d'une bouteille de vin argentin que nous gardions précieusement pour une telle occasion ; éclairage à la bougie ! c'était l'anniversaire de notre fils, en   l'honneur de qui nous avons trinqué, de loin !

Sur le toit des Andes ...

J'ai déjà usé et abusé d"adjectifs superlatifs pour qualifier les paysages que nous rencontrons : sublime, extraordinaire, magnifique, époustouflant ... Pour le dernier tronçon de notre traversée du Parc Huascaran entre Catac et La Union , par une piste solitaire, sans difficulté et qui ne quitte pas les sommets , il me reste GEANT ou SUBLIME qui ne sont pas usurpés . Encore un itinéraire de toute beauté qui nous a donné beaucoup de bonheur et fait passer un col plus haut que notre Mont-Blanc, à 4885 m, nous a permis de marcher jusqu'à 5000 m et de bivouaquer à 4700m où le froid piquait et où le souffle nous manquait un peu . Si des voyageurs comme nous , équipés de 4x4 ou d'un petit fourgon haut sur pattes, me lisent, il ne faut surtout pas manquer cet itinéraire transversal, une des plus hautes routes andines , entre des montagnes de 5 à 6000 m et de nombreux glaciers.

Une géante des montagnes andines

Un peu après l'entrée du Parc Huascaran - secteur Ichic Potrero, nous avons pu admirer une plante extraordinaire, la Puya Raimondi, considérée comme une des plus grandes plantes à fleurs du monde : elle peut atteindre de 6 à 15 mètres et sa durée de vie va de 40 à 100 ans . Elle présente une tige dressée jusqu'à 6 m de haut et un diamètre de 60 cm avec des feuilles épineuses disposées en rosace entourant la tige.

Sa floraison est la plus importante du monde végétal ( 6 à 10 000 fleurs et 8 à 12 millions de graines ) ; au cours de sa vie, elle ne fleurit qu'une fois ( en octobre, hélas, pour nous !) et meurt ensuite . C'est la cousine de l'ananas et elle est placée dans la catégorie "en danger" . 20% de cette plante disparaitraient tous les 20 ans à cause de la taille et du feu .