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Le carnaval de Cajamarca

 

9 février

 

 

Assister au carnaval de Cajamarca, ce n'est pas rien!

Nous avons baigné 4 jours dans l'atmosphère enfiévrée et joyeuse de la ville avant de retrouver le calme dans les environs où une hacienda accueille les camping-cars étrangers de passage.

 

Cajamarca est une ville de 140 000 habitants, à 2700m. d'altitude, à quelques 200 km de la côte. Quelle différence avec le désert côtier ! De la verdure, des arbres en quantité, des vaches , des chevaux , une température agréable. Le seul point noir: nous avons eu un temps pluvieux en fin d'après-midi et la nuit.

 

La cité occupe le fond d'une vallée agricole fertile des Andes et est environnée de montagnes et de collines que déchirent les riches mines d'or de Yanacocha (société américaine) , source de développement pour la région, mais non sans un coût environnemental.

 

Cette ancienne ville coloniale fut, après la conquête par les Incas, un point important sur la route andine qui reliait Cuzco, la capitale de l'Empire, à Quito ( Equateur) . Quand les Espagnols arrivèrent, ils s'emparèrent par la ruse d'Atahualpa, l'un des 2 fils de l'Inca, et rival de son frère. En échange de sa liberté, Atahualpa proposa aux Espagnols, comme rançon, de remplir une grande pièce avec de l'or ( 6 tonnes) et de l'argent ( 12 tonnes). Les Espagnols acceptèrent, prirent l'or ...et étranglèrent l'Inca.

On visite aujourd'hui ce vestige inca où fut amassée la rançon.

 

Cajamarca abrite de nombreux édifices de l'époque coloniale, la Plaza de Armas, des églises, des maisons avec de belles portes, des balcons de bois, des toits de tuiles qui débordent sur les rues.

La population apparaît très hétérogène : des paysans aux costumes traditionnels avec des chapeaux blancs à la calotte très haute, des jupes plissées et courtes pour les femmes, des écharpes sacs à dos, , des chemisiers de dentelle , et des citadins ...modernes.

 

L'artisanat est un peu différent de ce que nous avons vu jusque là : tissage, céramique, bois … On trouve de nombreuses boutiques qui vendent du fromage, genre Bombel, un bleu aux herbes et une sorte de gruyère. Nous nous sommes laissés tenter par une bouteille d'alcool de canne, aguardiente ou cogollito ; avec un peu de sucre, du citron vert et du jus de mangue, c'est fameux . Les paysannes vendent du chocolat maison, fait dans des moules à tarte; très amer et sans sucre. Les petits pois sont vendus tout écossés ainsi que des juliennes pour la soupe. Les marchandes de choses à grignoter , maïs, fèves cuites, beignets, jus de fruits frais, soupes diverses, verres de gélatines colorées dont les Péruviens sont friands, parcourent les rues ou offrent leurs marchandises assises sur le trottoir . Un spectacle permanent et très dépaysant pour nous .

 

 

 

Le carnaval

 

Cette grande fête qui marque le Carême dure environ 15 jours, mais les principales manifestations se déroulent en 4 jours. Toute la ville et ses différents quartiers sont concernés et on dit que le carnaval de Cajamarca est le meilleur du pays.

Une foule immense y participe ainsi que des touristes péruviens et étrangers, surtout des nord-américains. On danse, on boit, on mange, on s'amuse, costumés et masqués, lors des défilés. Le public, familial, s'amasse le long du parcours des heures à l'avance, assis sur les bords de trottoir, sur des sièges de fortune ou même des bandes de plastique bleu vendu à la sauvette, des tabourets de bois. Cette fête génère tout un petit commerce : vente de parapluies pour se protéger du soleil ou de la pluie et des bombes à eau qui volent, chapeaux, nourriture, pommes d'api, barbe à papa, pistolets à eau, sifflets etc...

Une journée , appelée « Caras pintadas » ( figures peintes) est plutôt l'affaire des jeunes qui parcourent les rues en bandes avec tambours , flûtes et guitares, et armés de seaux et de fusils en plastique pleins d'eau colorée dont ils aspergent les autos qui circulent imprudemment et les passants qui se sont risqués dans la rue: c'est une journée à « haut risque », nous avons réussi à passer au travers de ce qui reste une coutume sympathique et sans débordements ( on imagine ce qui se passerait en France avec nos casseurs encapuchonnés !) ; ça dure jusqu'à 3 ou 4 h du matin et nous dormions depuis longtemps au calme tout relatif de la « cocheria » du centre ville qui nous abritait.

 

Le lendemain, pendant 4h, a lieu le défilé auquel participent les autres villes du pays et les différents quartiers qui se préparent pendant un an ; les enfants aussi sont de la manifestation, pendant que les spectateurs sont aspergés par les excités qui se jettent des bombes à eau ou même de pleins seaux depuis les balcons; quand le défilé piétine un peu, c'est à qui se fait photographier avec les masques complaisants.

 

Le jour suivant, nous pensions partir de la ville, mais une fois sortis du parking bondé et boueux, nous avons été coincés dans une rue par le corso qui une journée entière a parcouru les voies périphériques , bloquant ainsi les sorties. Donc, re-belote!

Nous étions au point de rassemblement des groupes, des chars, des cavaliers, des danseurs, au repos ou s'échauffant avant que le corso ne s'ébranle, vision côté « jardin » au milieu d'une foule impressionnante ( Georges s'est d'ailleurs fait voler son porte-monnaie, heureusement peu garni!)

Vraiment un spectacle inoui et qui méritait bien que nous nous détournions quelques jours de notre itinéraire de la côte.