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Dans le Norte Grande au Chili

Mi-janvier 2011

 

Le Norte Grande réunit les 3 régions administratives les plus au nord du Chili (Atacama, Antofagasta, et Tarapaca)

 

 

Le Paso de Sico

 

Pour franchir les Andes depuis la région de Salta en Argentine, nous avons choisi le paso de Sico, en ripio tout du long sauf une cinquantaine de kilomètres de goudron. Autant dire que cahots et poussière ont été notre lot! Pénible! et d'autant que notre clim nous a à nouveau lâchés, que nous avons dû rouler toutes vitres ouvertes. A chaque croisement de véhicule , on monte vite la vitre pour la baisser quand le nuage a disparu. Ce qui n'empêche pas que, le soir, les yeux soient irrités et l'intérieur du véhicule, les joints de fenêtres, à faire peur.

Très peu de gens empruntent cette piste, des camions et des pick-up qui travaillent pour les mines. A la frontière argentine, les douaniers ont eu tout le temps de s'occuper soigneusement de nous et encore plus le contrôle phyto-sanitaire chilien, imprévu, au mileu de nulle part ! Interminable et agaçant : nous avons dû faire cuire devant le douanier de la viande déjà cuite qu'il s'entêtait à dire crue et il a piqué la cale en bois de Georges, qui pouvait introduire des insectes au Chili, d'où elle venait pourtant!

Les paysages sont bien plus beaux côté chilien, dès qu'on franchit le paso: montagnes aux lignes douces malgré leurs 5000m et plus, aux couleurs extrêmement contrastées à cause des minerais qu'elles contiennent ( le blanc, ce n'est pas de la neige, mais du borax) .Les pentes sont toutes dorées par l'ichu, ce végétal dont se nourrissent les vigognes, cousines sauvages des lamas et qui vivent au-dessus de 4000m.

Puis ce sont les lagunas d'eau douce ou saumâtre, bordées d'une frange de borax blanc,et peuplées de flamants qui doivent interminablement filtrer l'eau car le borax est un poison pour eux.

 

Enfin, les salars étendus sertis dans les montagnes : une route pénible , certes, mais quel spectacle !!!

Lagunas Miscanti et Miniques

 

Avant San Pedro de Atacama, au pied du Paso, nous avons fait un détour pour voir ces deux lacs de haute altitude ( 4300m.) sur l'altiplano, tout bleus, lieu de reproduction des oiseaux et fréquentés par les vigognes, dominés par les volcans du même nom, et créés par ceux-ci, lors d'une éruption ancienne. Magnifique, quoique la visite soit un peu trop encadrée pour notre goût et que, pour marcher, le souffle ait été un peu court.

San Pedro de Atacama

 

2240 m., 5000 habitants

 

Qui n'a pas entendu parler de cette charmante petite bourgade, haut- lieu du tourisme chilien dans cette région ?

Installée dans une oasis, elle n'est pas immense: quelques rues aux murs blanchis, une agréable place centrale et une adorable église coloniale en adobe. Mais, nous qui arrivons de régions bien plus solitaires et géniales, nous avons du mal à ne pas trouver l'endroit très artificiel et trop voué au commerce touristique. Des touristes, de toutes les nationalitès, partout, et un artisanat qui vient en presque totalité de Bolivie! De plus, poussière et vent sur les parkings où nous avons dû stationner : le temps de mettre le site à jour, de répondre au courrier, de déjeûner au restaurant, de bavarder avec un couple de voyageurs français , équipés du même véhicule que nous, quelques courses, une visite manquée chez une drômoise installée depuis dix ans à San Pedro ( Rancho-Cactus organise des randos à cheval) et nous avons pris la direction d'une des principales attractions de la région , le Valle de la Luna, dont nous avons parcouru quelques- uns des itinéraires, différents de ceux que nous avions vus en 2009, au plus chaud de la journée ( nous étions seuls, évidemment.) Nous avons bien transpiré, mais la récompense était au bout ! Des reliefs érodés par le vent et la pluie, de couleur" terre", des canyons, des dunes, un paysage "lunaire" inoubliable, que le matin, j'avais vu doucement s'illuminer au soleil levant ( nous avions dormi en bordure d'une falaise qui dominait le site ).

 

Il faudrait aussi parler de l'observatoire astronomique, de l'excellent musée archéologique Le Paige où nous avions fait une visite si intéressante la dernière fois; nous ne sommes pas retournés non plus aux Geysers du Tatio, malgré notre envie de revoir ce site extraordinaire à 4300m.: colonnes de vapeur, bouillonnements de sorcières, jaillissements, sifflements, trempette dans les bassins d'"agua caliente".

Nous avions un peu" notre dose" de mauvaise piste et il fallait trouver un garage à Calama avant le week-end qui se profilait, pour tenter de faire réparer la voiture ( panne de clim).

 

Calama

 

Entre San Pedro de Atacama et Calama, c'est le désert ( de montagne, puisque les deux cités sont au-dessus de 2000m.), mais on n'a pas l'impression d'être si haut. Rien, rien, rien...du sable, des cailloux, aucune végétation, un air archi-sec, du vent, du soleil et au-dessus, la précordillère.

Calama, à 200 km au Nord-Est d'Antofagasta, est une ville minière où tout tourne autour du cuivre qui fournit du travail à une grande partie de la population. Et dans la ville, même la flèche de la cathédrale est en cuivre; une statue en cuivre d'un mineur , fièrement appuyé sur son marteau piqueur, orne la petite rue piétonne de la ville. Pendant que nous avons confié, une première demi-journée, la voiture à un garage spécialisé dans" l'Aire Acondicionado", nous avons eu le temps de parcourir la plaisante place publique bien ombragée, les principales rues du centre. Pas de jolis magasins,, mais de l'utile, pas très bien présenté( boucheries impressionnantes par leur taille, vêtements, chaussures, matériel électronique et quelques bazars à gadgets), un très grand centre commercial , comme nous n'en avions plus vu depuis l'Europe . C'est une ville industrieuse en plein désert avec des quartiers neufs pour reloger les habitants de Chuquicamata, la mine de cuivre voisine , qu'on devine de très loin, grâce au panache de poussière qui s'en élève et aux montagnes de déblais.

Les familles de mineurs qui vivaient dans la ville de Chuqui ont été déplacées à Calama à cause de la pollution dangereuse et de la présence de cuivre sous la ville.

Nous nous sommes inscrits pour une visite organisée de la mine, 4 jours plus tard, pas de place avant! Dire que, lorsque Che Guevara, au cours de son fameux voyage à moto à travers l'Amérique du Sud, il y a plus de 50 ans, rencontrant ici un communiste , peut-être à l'origine de sa vision politique, entendit un cadre arrogant lui dire que Chuqui n'était pas une destination touristique, et qu'aujourd'hui, plus de 40 000 visiteurs s'y pressent chaque année !

Le dimanche se passa en grand dépoussiérage, rangements, nettoyage dans les coins, tri de tout le superflu dont nous nous étions encombrés,et bavardages, en français, s'il vous plaît, avec des voyageurs faisant une halte au camping " Extraccion" : 8 équipages de VW hollandais en voyage organisé vers le Panama, une sympathique famille française, en fourgon VW également, enseignants en congé pour un an après la vente de leur maison , deux enfants, de l'enthousiasme à revendre , famille épanouie et heureuse de ses découvertes.

Le lendemain, réparation de la voiture: un tube d'arrivée du gaz de la clim était rompu, soudure, recharge de gaz; tout ce que le garage Land Rover de Valence aurait dû vérifier quand nous avions déjà eu des soucis à notre retour de Tunisie; ils s'étaient contentés de recharger, sans vérifier d'où venait cette fuite qui n'a fait que s'aggraver avec les pistes.

Comme notre séjour à Calama s'est prolongé, nous avons aussi fait la connaissance d'autres camping-caristes français avec un petit garçon et que nous reverrons sans doute, puisqu'en route pour San Francisco, lis suivent en gros le même itinéraire que nous. C'est très agréable de d'échanger dans sa langue, sans efforts!

 

 

Mine de cuivre de Chuquicamata

 

Un bus d'une cinquantaine de personnes appartenant à la Compagnie Codelco nous a donc permis de faire une visite commentée en espagnol et en anglais de la plus grande mine de cuivre à ciel ouvert au monde. Impressionnant! On se sent tout petits. La mine est une sorte de puits à gradins, avec des routes qu'une arroseuse parcourt sans arrêt pour que la poussière ne soit pas trop importante, des pelleteuses au fond et sur les terrasses défoncent la montagne pour extraire le minerai, celui-ci est ensuite remonté tout doucement par des camions -mastodontes jusqu'aux installations proprement dites d'extraction et traitement. Le puits mesure 1 km de profondeur, 5 km de long et 3km de large.La production est de 1500 tonnes de cuivre par jour ( alors qu'en 1920, elle ne dépassait pas 50 000 tonnes par an! )On fait venir l'eau de la pré-cordillère à 130 km de là. 20 000 personnes travaillent pour la compagnie.

Cette mine est l'orgueil de tout le Chili et assure la richesse du pays. Il y a un projet de mine souterraine pour 2018.

Le salpêtre ou salitre

 

Entre Calama et Iquique, ce n'est plus le cuivre , mais le salpêtre. Chaque pas soulève une poussière blanche; La surface du sol est toute bouleversée, boursoufflée à perte de vue, et sur des centaines de km . Les Chiliens ont exploité le salpêtre de la fin du 19ème siècle jusqu'en 1950 quand on a su produire , moins cher, des nitrates de synthèse à partir du pétrole. Nous avons parcouru ces zones d'exploitation , inhabitées aujourd'hui en presque totalité, ne restent que quelques pancartes effacées qui signalent les anciennes oficinas, et de tristes cimetières abandonnés au bord de la Panaméricaine : sinon, encore moins que Rien, pas d'herbe, pas de buisson, pas d'arbres, pas d'insectes ni d'oiseaux visibles : c'est le Desierto de Atacama, qui s'étend sur 6 à 700km de Copiapo à Iquique.

 

Nous avons visité pour la 2ème fois l'Officina Humberstone qui se trouvait sur notre route: une mine de salpêtre entourée d'une ville habitée par les mineurs et leurs familles, ouverte en 1862 et qui ferma en 1959 . C'est entre 1933 et 1940 qu'elle connut son plus important développement quand l'agriculture du monde entier avait besion d'engrais naturel. La population atteignit 3700 habitants . Puis le nitrate de synthèse prit peu à peu le dessus et inéluctablement la mine dut fermer .

Le site a été racheté par une association d'anciens du salpêtre qui en assurent la restauration et l'entretien. Depuis 2005, l'UNESCO l'a déclarée Patrimoine de l'Humanité : on se promène dans les rues fantômes, on visite les habitations, le théâtre, le marché, les écoles, la piscine , les différentes expositions et les installations techniques.

On produit encore des nitrates sur certains sites industriels pour l'acide borique, l'iode ...

 

 

Les géoglyphes

 

Une autre curiosité de la région d'Iquique, ce sont les géoglyphes qui ornent certaines pentes de montagne : les motifs sont dessinés par épierrage central et sont destinés à être vus de loin; on les date de 500 avant JC à 1400 après . Mais cela reste une énigme : plaisir d'artiste, signal sur une piste, affirmation d'une identité ..? Nous en avons admiré en plusieurs endroits, dont Los Pintados qui en regroupent 350 sur deux km , et le fameux Géant d'Atacama qui mesure 84 m. de long.

 

 

 

Dans les Andes du Nord Chili

 

Pour gagner la pointe Nord-Est du Chili et la frontière bolivienne, nous avons choisi d'emprunter un itinéraire de pistes qui longe la frontière par le Parc Volcan Isluga, Le Salar de Surire, le Parc Lauca et qui ne quitte pas les 4000 mètres; nous nous sommes faits à cette altitude.

Piste souvent en tôle ondulée, mais sans difficulté, bien signalée, en plus de la carte que nous avions sur le GPS. Certains secteurs sont à éviter les jours de trop fortes pluies ( boue et gués).

Pour nous, il a fait beau juste quand il fallait pour les photos qui se sont multipliées; les orages ont éclaté le soir; nous avons même eu de la grêle, de la neige et de la pluie pour la fin de la piste : c'est ce qu'on appelle ici " l'hiver bolivien", car il y pleut en été.

 

Ce parcours restera comme un de nos plus beaux souvenirs: les paysages de l'altiplano sont à couper le souffle.

Nous avons adoré les petits villages ou hameaux andins et leurs maisons en adobe au toit en paille de quinoa ou de tôle, leurs petites églises au clocher séparé et blanchies à la chaux ; les habitants, de type indien très marqué, qui vivent de l'élevage des lamas et alpagas domestiques qu'ils conduisent sur les "bofedales", des prairies alluviales ou l'eau affleure.

maisons d'adobe
maisons d'adobe

La flore est très étonnante: on ne cesse d"admirer la llareta, d'un vert cru, qui encroûte les rochers et est dure comme la pierre; les rares "quegnoas", des arbres en voie de disparition ( car utilisés pour le feu), au tronc rouge et dont le bois en lamelles ressemble à de la pâte feuilletée

 

La principale attraction de toute la région est la faune extraordinaire: les lamas et alpagas que je ne me lasse pas de photographier, les troupes de vigognes sauvages et craintives, les nandous, ces sortes de petites autruches couleur de muraille, les viscaches, mi-lapins, mi-chinchillas., les flamants , les foulques et les mouettes des Andes...

 

la faune de l'Altiplano
la faune de l'Altiplano

Les volcans sont nombreux, j'en ai compté une dizaine dans ce secteur, dont le volcan Isluga (5557m),qui fume toujours, et dans le parc Lauca , le Parinacota (6350m.) et le Pumerape.

 

Ces volcans donnent naissance à des sources chaudes, comme celles de Polloquere, en bordure du Salar de Surrire où nous nous sommes régalés de bains dans les eaux soufrées et brûlantes couleur émeraude; nous avons pu y dormir et remettre ça le lendemain matin au mileu des vapeurs de soufre excellentes pour les sinus!

Tout le tour du salar peuplé de flamants et de vigognes est d'une grande sérénité et d'une incroyable beauté : une bien belle manière de terminer notre séjour au Chili et un encouragement à sortir des sentiers battus

Geste d'adieu chilien : les sympathiques Carabineros de Surire, pour nous remercier de leur avoir donné une revue argentine où ils figuraient, nous ont offert un copieux casse-croûte : dans leur salle à manger; on marche avec des patins en peau de lama sur leur plancher ciré!!!

 

carabinero de Surire
carabinero de Surire
Eglises andines
Eglises andines