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Premières impressions du Brésil

 

Samedi 25 juin

 

Le Brésil, c'est rouge ( terre et eau), c'est chaud, c'est immense .

 

         Nous venons de traverser 3 des 26 états du Brésil, l'Acre, le Rondônia, le Mato Grosso , et il nous a fallu presque 10 jours ! Nous avons roulé du matin au soir, sur des routes calmes et en mauvais état ( sur 180 000 km de routes asphaltées, à peine 20% sont correctes),puis elles se sont améliorées au fur et à mesure qu'on allait vers le sud, et remplies de camions aussi !

         Les paysages ont progressivement changé et ce que nous en retiendrons, c'est l'étendue de la déforestation afin de gagner des terres pour le bétail. Quelques arbres immenses, survivants de la forêt amazonienne, et des palmiers dominent des champs où paissent des troupeaux de zébus blancs. Ensuite, les champs de canne à sucre pour produire de l'éthanol, ce biocombustible qui fait tourner les moteurs brésiliens, et le soja.

         On fait des centaines de km sans voir âme qui vive, les fermes (fazendas) sont très dispersées ( une terrasse couverte les protège du soleil accablant sur les 4 côtés), les villages sont rares et les petites villes récentes se tiennent à l'écart de la route.

         Dans ces régions, l'économie repose sur le bétail et les usines de viande qui sont flambant neuves, le commerce du bois, le soja, la canne à sucre, le café et la noix du Brésil et enfin le caoutchouc extrait de l'hévéa ( appelé "seringa" ici) , mais la concurrence du latex asiatique, meilleur marché et de moins bonne qualité, et le latex synthétique rendent les débouchés plus difficiles.

         Nous avons eu beaucoup de mal à trouver des dégagements pour nous arrêter à midi et le soir, car rien n'est prévu pour cela, sauf aux stations-services et devant des restaurants où tous les véhicules s'arrêtent. Ce n'est pas vraiment ce que nous aimons! Nous avons dormi sur des aires semblables, appelées "postos", au milieu des poids-lourds, faute de mieux, dans les rares chemins de traverse rencontrés et en ville sur les places centrales, et ce fut pour nous l'occasion de balbutiements en portugais, car les gens , jeunes ou vieux, hommes ou femmes, viennent spontanément à nous avec beaucoup de curiosité et de chaleur, communicatifs comme les Argentins ; hélas, pour le moment, comme peu d'entre eux parlent l'espagnol ou l'anglais et nous, pas un mot de portugais brésilien, les échanges tournent court ! Un jeune français rencontré dans le Pantanal nous a donné un petit manuel de conversation qui va un peu nous dégourdir!

        Côté météo, il fait très beau et très chaud et pourtant nous sommes en hiver . Les 30 à 35° ne sont pas rares l'après-midi, nous sommes en short malgré les moucherons qui en certains endroits nous harcèlent. Avec la clim, réparée, rouler est devenu moins pénible. A midi, nous cherchons l'ombre : les gens font du vélo en tenant leur parapluie ouvert pour se protéger des  rayons ardents, l'uniforme des écoliers, ce n'est plus le blazer et la cravate, mais un tee-shirt , le même pour tous dans un établissement ; aux pieds, des tongs, pardon, des Havaianas.

        Pour ce qui est de la nourriture,nous avons essayé les "lonchonete- churrascaria", sortes de restaurants de grillades: un buffet de salades et crudités diverses, des grillades à volonté, que les garçons vous proposent sans arrêt en circulant entre les tables, un buffet de desserts : excellent et et en portions généreuses.  Sinon, nous faisons des courses dans les supermarchés, ou dans les rares marchés rencontrés. Les prix sont élevés, le Brésil est le pays le plus cher d'Amérique latine, presque comme en Europe et , pour ce qui est des fruits et légumes, on est loin , très loin de la luxuriance du Pérou ou de l'Equateur; d'ailleurs, nous n'avons pas encore vu de jardin, d'arbres fruitiers, peut-être cela viendra-t-il ? Il n'y en a que pour la vache-zébu, la nutrition animale, les engrais et les insecticides.

        Deux choses nous ont amusés et surpris : les motels pour les rendez-vous amoureux qui s'appellent " Paris" , "Mon amour" ,"Extase", "Glamour", à partir de 35 reals l'heure , et l'omniprésence de la religion et surtout des églises évangéliques ( de la Grâce de Dieu, Pentecôtiste, Adventiste du 7ème jour,de l'Evangile quadrangulaire etc...) et le spectacle qu'offrent les cérémonies : nous étions un jeudi soir garés devant la grande salle où s' entassaient les fidèles, assis sur des chaises de plastique blanc, applaudissant et donnant la réplique à un officiant qui se démenait sur une scène, micro en main, la cérémonie de 2 heures observant un crescendo pour aboutir à des invectives, des hurlements en ce qui semble bien être un lavage de cerveau effrayant,  du goût des participants. Et l'église catholique voisine paraissait bien tristounette en comparaison.

D'ailleurs, dans ce pays, Jésus est mis à toutes les sauces, si je peux me permettre : les camions arborent des professions de foi et des formules comme :"Foi et Amour" ou " Croisade évangélique" et nous avons même vu un restaurant appelé "Jesus t'aime".

        Une de nos premières visites a été pour Xapuri, la ville de Chico Mendes, un collecteur de latex, devenu une grande figure du syndicalisme brésilien, qui s'opposa à la déforestation dans sa région et défendit l'environnement jusqu'à en mourir , assassiné par un fazendeiro , puissant fermier local. On visite sa maison, devant laquelle il a été tué et un petit musée sur l'extraction du caoutchouc et les combats de Chico Mendes (lisez "Qui a tué Chico Mendès ?) 

 

        Pour ceux qui voudraient en savoir plus sur ce grand et beau pays, je recommande la lecture d'un petit livre, clair et très intéressant :

         Histoire, société, culture : BRESIL

Collection: Les guides de l'Etat du monde

Editions : La Découverte