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Sur la Longitudinale Sierra du nord

Un itinéraire inoubliable !

Dimanche 15 mai

De Cajamarca, sur les Hauts Plateaux du Nord, notre objectif est de rallier, plus au sud, la Cordillera Blanca où les Andes s'élèvent à plus de 6000m., à 100 km à peine du littoral.

La solution la plus simple et la plus rapide serait de rejoindre la côte par une belle route goudronnée mais nous optons pour un itinéraire par la montagne qu'on nous a signalé sur internet.

Ce sont d'abord 200 km de goudron jusqu'à Huamachuco, qui nous font traverser une jolie campagne d'altitude, entre 2000 et 3500m., verdoyante et très peuplée, un marché aux bestiaux à San Marcos, le marché dominical de Cajabamba qui envahit toutes les rues en pente de la ville , obligeant les véhicules en transit à emprunter des sens uniques à contre-sens et à se débrouiller seuls pour trouver la sortie ! Quasiment toutes les femmes portent le chapeau à larges bords de la région . Fruits, légumes, cordages, outils agricoles et surtout toutes les graines de la montagne andine sont proposés à même le sol : c'est le Pérou "pur jus" que nous allons rencontrer au fil des jours qui suivent.

La piste ensuite, vulgaire chemin de terre à une voie, très étroite, cahoteuse et vertigineuse, se faufile dans le Pérou profond où les femmes filent encore la laine en gardant leurs moutons ou en marchant dans les rues, où les hommes cultivent la terre sur des pentes à 45° ou plus, où l'étranger de passage, extrêmement rare, est accueilli et salué avec chaleur.

 

Autour de

Huamachuco, nous avons compté au moins 6 mines d'or ; les jeunes hommes les rejoignent chaque matin à moto. Sur la piste on ne voit que des véhicules en rapport avec les mines : bus de mineurs, camions, transport sécurisé de l'or. Le paysage est défiguré par ces exploitations minières et leurs énormes déblais, même si les propriétaires se donnent une couverture écologique avec l'entretien d'une réserve de vigognes à 4000m. d'altitude. Nous n'en savons pas plus sur la production de minerai et les conséquences sur les rios ni, outre le fait que ces mines fournissent du travail à beaucoup de Péruviens, les retombées positives et négatives qu'elles peuvent avoir. C'est étonnant de voir se cotoyer deux mondes, les gros engins de chantier et les petits hameaux qui poursuivent leur rythme de vie ancestral.

Plus loin sur notre route, nous avons vu des hommes qui cherchaient de l'or dans les rios d'une manière plus artisanale !

Après la zone minière, l'itinéraire est absolument magnifique, notamment entre

Mollepata et Pallasca, séparés l'un de l'autre par la vallée encaissée du rio Tablachaca. Parcours inoubliable par sa beauté et sa difficulté ( il ne faut rien exagérer, puisque nous nous en sommes sortis !). C'est la plus belle piste de notre voyage, pour le moment.

Croiser quelqu'un est assez angoissant, car les virages succèdent aux virages, les petits dégagements sont rarement là où on en aurait besoin, aucun parapet bien entendu, des effondrements au ras desquels il faut bien risquer ses roues, des ponts pas très catholiques, bref, si vous me passez l'expression, nous avons plus d'une fois serré les fesses ! Et dire que des bus, hauts sur pattes, font la ligne régulièrement ! un peu surréaliste de les voir emprunter ces escarpements vertigineux ! On peut dire que leurs chauffeurs sont des virtuoses du volant. Mais des croix sur le bord du chemin rappellent que certains n'ont pas eu de chance !

Nous ne faisions guère plus de cinquante kilomètres par jour, roulant souvent à  15 à l'heure ! Il nous a fallu 5 jours pour faire les 500 km de Cajamarca à Caraz. et si nos vertèbres ont un peu souffert à cause de notre suspension renforcée, nous avons apprécié la petite taille de notre camping-car que nous aurions même souhaité plus étroit encore.

Dans les villages, nous avons toujours trouvé du pain et de quoi compléter nos provisions ( à Pallasca, par exemple, achat à une dame de notre repas de midi : 3 faitouts sur une table installée dans la rue : des spaghettis et des pommes de terre en sauce, céviche aux oignons ( poisson cru mariné dans du jus de citron vert) le tout bien pimenté ; elle nous a mis tout ça, pour un peu plus d'un €, dans mes propres casseroles et nous avons dégusté à midi !)

Suivant le rio Tablachaca, nous sommes redescendus jusqu'à 500 m., avant de commencer à remonter le cours du rio Santa qui se fraie un passage entre les montagnes arides et austères. La piste est large le plus souvent et permet de se croiser sans trop de problèmes ; mais nous avons dégusté beaucoup de poussière car nous roulons vitres baissées pour ne pas étouffer ( panne de clim oblige ! )

L'apothéose, c'est le fameux cañon del Pato où la route prend de la hauteur dans les gorges, surplombées de falaises noires impressionnantes, traverse une trentaine de tunnels rustiques et de ponts qui ne le sont pas moins.

Ce cañon spectaculaire jouit d'une grande réputation parmi les voyageurs, mais nous avons, et de loin, préféré la piste des jours précédents plus pittoresque et humanisée par tous les villages rencontrés, même si elle était plus difficile ( soyons honnêtes, à cause de ça ! )