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En mer, du Havre à Buenos-Aires

 

Octobre 2010

 

TRAVERSEE DE L'ATLANTIQUE

 

C'est sur le GRANDE BRASILE de la compagnie Grimaldi que nous avons effectué cette traversée. Nous avions déjà pris ce cargo dont les cadres sont suédois et le reste de l'équipage philippin. Autant ces derniers étaient souriants , autant les 4 officiers n'ont pas fait d'efforts d'amabilité : les passagers leur sont manifestement une charge. Nous avons gardé le souvenir d'équipages italiens autrement plus chaleureux! Question de tempérament national ?

Outre les 27 membres de l'équipage, 12 passagers( 4 allemands, 4 suisses-allemands, 4 français ) faisaient le voyage sur ce cargo mixte( containers,3000 à 4000 voitures , gros engins de chantier, camions, plus nos 6 camping-cars).L'ambiance entre les passagers a été sympathique , malgré les difficultés de langue.

 

 

Il faut entre 3 à 4 semaines, parfois 5, pour arriver à Buenos Aires suivant le fret à embarquer ou débarquer, l'accessibilité des ports, le nombre d'escales qui varie d'une traversée à l'autre,la marée et la météo. Cette fois-ci , nous avons eu , après Le Havre et jusqu'au sud du Maroc, une mer très houleuse et du vent qui nous ont malmenés, puis le calme et la chaleur sont revenus , mais plus on s'éloignait de l'équateur et plus la fraîcheur revenait: on n'est qu'au début du printemps ici.

 

Ces énormes porte-containers effectuent vers l'Amérique du Sud un cycle de 57 à 58 jours d'Hamboug à Hambourg. Pour nous, l'itinéraire a été le suivant:

Hambourg, Anvers, Tilbury(Londres), Le Havre, Dakar, Conakry(Guinée), Free Town(Sierra Léone), Vitoria(Brésil), Rio de Janeiro, Santos(Sao Paulo), Montévidéo( Uruguay), Zarate( Argentine) et , enfin!!!, Buenos Aires): soit environ 13 000km. On fait 800km par jour dans le meilleur des cas.

Ces escales varient d'une traversée à l'autre en fonction du fret. On perd parfois beaucoup de temps à attendre au large qu'un quai se dégage ou que la mer monte : 12 heures devant Conakry, par exemple.

Suivant l'heure à laquelle on arrive dans un port, les passagers peuvent descendre à terre pour se dégourdir les jambes. Parfois aussi le Commandant ne l'autorise pas pour des raisons de sécurité. Nous sommes ainsi allés faire une promenade dans Dakar, avons visité le centre-ville de Vitoria, de Rio et celui de Montevidéo, mais un dimanche et tout était fermé.

 

Les plus belles arrivées sont celles de Vitoria, Santos et Rio au Brésil et de Zarate en Argentine au fond du Rio de la Plata.

Vitoria, capitale de l'état d'Espirito Santo, est située dans la partie sud d'une très grande baie et entourée d'un canal; on lui donne le nom d' »île de miel »: c'est la plus grande des 26 îles qui forment un archipel de toute beauté; on met plus d'une heure à gagner le quai et on a tout le temps d'admirer le paysage: ce mélange de bâtiments modernes et de favelas colorées est d'ailleurs plus beau de loin que de près; nous sommes allés y faire un tour en taxi, à l'aller pour 10 dollars négociés, car nous n'avions pas de monnaie du pays et moins d'un euro par personne au retour par un moyen plus pittoreque: une petite barque à rames qui fait traverser le fleuve comme un autobus.

A Rio, nous n'avons pas vu la baie célèbre de Guanabara car nous sommes arrivés et repartis de nuit ; mais nous gardons encore dans les yeux, de notre premier voyage, le spectacle merveilleux de la mer, de la ville , des « morros », ces collines en arrière-plan, des favelas qui y grimpent, et de l'intense végétation en arrière-plan. Le centre-ville n'a rien d'extraordinaire: un mélange de bâtiments rococo du 19ème siècle et de bâtiments modernes un peu sales, des magasins qui ne valent pas ceux de Buenos Aires, de grands boulevards à la circulation intense. C'est du Corcovado et du célèbre Pain De Sucre qu'il faut plutôt admirer la ville; ce que nous ne manquerons pas de faire si nous y passons au retour. Repas sympathique dans un restaurant où on paie au poids de son assiette quelque soient les aliments qui s'y trouvent ( 5 euros par personne boisson comprise!)

Santos, port de l'immense métropole de Sao Paulo, n'est pas mal non plus vue du pont du bateau: ville moderne d'un côté avec ses gratte-ciel et ses grandes avenues et son front de mer , et de l'autre cöté du chenal, le pendant misérable des cabanes faites de bric et de broc, parfois sur pilotis.

 

Pendant les escales africaines, on nous recommande d'aller surveiller nos véhicules, car il y a des risques sérieux de vol, nombreux étant les dokers qui entrent et sortent du bateau pendant des heures ; il y a des précédents d'effraction; ça, ce n'est pas une partie de plaisir, surtout à cause de la chaleur qui règne dans les garages et s'il faut y passer la nuit.

 

 

La vie à bord se concentre, pour les passagers et l'équipage, au 12ème étage: cabines, salons , cuisine,  salles à manger, salle de sport, lingerie. On peut se promener ou s'asseoir dans des faureuils sur le pont 13 qui comporte aussi une toute petite piscine remplie à l'eau de mer. Mais, une moitié du voyage, le pont est encombré de voitures d'occasion destinées à l'Afrique et on doit enjamber les câbles de fixation: pas très commode.

 

Nos cabines sont sobres et sans luxe, mais suffisamment confortables: 2 couchettes superposées, 2 penderies, une commode-bureau, 2 fauteuils raides, douche, lavabo et WC. Le ménage des cabines est fait par les 2 seules femmes de l'équipage. On a accès aux 3 machines à laver et au sèche-linge qui tournent quasiment sans arrêt.

 

Le rythme de vie des passagers est assez routinier, ponctué par les repas( une ½ heure et pas plus!) : 7h30-12h-18h . En self-service sur ce bateau suédois. Hélas! Le cuisinier Philippin n'était pas à la hauteur sur cette traversée, menus répétitifs et fort épicés, riz et pomme de terre à tous les repas, même au petit-déjeuner, légumes souvent crus, malgré nos remarques; le « coq »ne devait pas savoir que les haricots verts, les brocolis ou le chou-fleur se font cuire à l'eau!

Le reste du temps, on lit, on fait du sport, on bavarde, on révise son espagnol, on joue aux cartes, on flâne sur le pont, les Allemands se font griller au soleil, on étudie ses guides et cartes, on échange des cartes numériques, on regarde des films sur l'ordi personnel,on consulte l'ordinateur du bord à notre disposition pour la messagerie ( nous n'avons pas accès à internet, mais nous pouvons envoyer des mails à nos proches; ils sont envoyés regroupés .)... bref, on tue le temps! Je dois dire que cette fois-ci, cela m'a paru particulièrement long, et pourtant, nous avons eu le plaisir de faire la traversée avec des amis ardéchois qui partent comme nous pour un long voyage, le second pour eux aussi dans ces régions. Peut-être manquait-il l'attrait de la nouveauté?

 

Nous voici maintenant à pied d'oeuvre: trouver une assurance pour notre véhicule va être notre première occupation à l'arrivée à Buenos Aires et après,Vamos !