Dans le Minas Gerais

Le Minas Gerais ( mines généreuses ou générales au sens qu'il y en a partout ), est un état grand comme la France, il touche à ceux de Rio et de Sao Paulo ; la capitale, Belo Horizonte, compte 3 millions d'habitants.

Un siècle avant la ruée vers l'or aux Etats-Unis, on découvrit de l'or dans cette région du Minas et Brésiliens comme Portugais s'y précipitèrent. On déplaça les esclaves des champs de canne à sucre de Bahia et on en déporta d'Angola pour extraire le minerai précieux, dans des conditions abominables. Jusqu'au dernier quart du XVIIIème siècle, la moitié de l'or du monde venait du Minas Gerais qui en reversait 1/5ème à la couronne portugaise.

De riches villes minières coloniales naquirent sur les collines du Minas et la vieille "Estrada Real" (route royale de l'or) qui relie ces villes est une des grandes attractions touristiques du pays : nous l'avons suivie de Diamantina, la plus excentrée, à Tiradentes, en passant par Mariana, Ouro Preto et Congonhas.

Et comme ces villes ne sont que montées et descentes, pavées qui plus est, leur visite fut un bon excercice sportif . Clochers baroques, rues étroites ornées de fleurs, chefs- d'oeuvre artistiques, fenêtres cernées de couleur, nous avons adoré le Minas Gerais qui mérite un voyage à lui tout seul.

Ville isolée du Minas, dans une région de montagnes austères,Diamantina était le point de départ de la route de l'or vers Rio, construite par des milliers d'esclaves africains. On y voit de belles maisons blanches aux fenêtres cernées de couleur, des églises un peu partout, un mercado municipal à arcades qui accueille le marché le jour et un restaurant le soir. Touristique certes, mais habitée par une population qui y vit et y travaille, ce n'est pas un musée à ciel ouvert comme certaines villes un peu statufiées.

Nous avons dormi sur le parvis de la Basilique Saô Pedro dos Clerigos d'où la vue sur la cité en-dessous était magnifique au lever et au coucher du soleil.

Fondée en 1711, Mariana nous a bien plu, car le centre historique est assez ramassé, quoiqu'en pente, qu'elle possède de jolies places entourées de maisons à un étage, d'un théâtre rose, d'un kiosque au milieu des arbres où nous nous sommes reposés un moment.

De nombreux artistes travaillent au rez-de-chaussée des maisons.

Mariana vit aujourd'hui d'une grosse mine de fer, après avoir fermé la mine d'or de Passagem il y a une vingtaine d'années.

C'est le joyau de toutes les villes coloniales, Patrimoine mondial de l'Humanité : le centre colonial est très vaste et s'étage sur plusieurs collines et la visite à pied en est assez éprouvante . Mais c'est un endroit vraiment admirable. Nous y avons passé une journée après avoir garé la voiture sur une esplanade entourant une des nombreuses églises de la ville, en hauteur.

S'il y a une ville où nous avons été frustrés de ne pouvoir prendre de photos à l'intérieur des églises et des musées, ce qui se comprend, c'est bien Ouro Preto.

Beaucoup de visiteurs, car c'est le mois des vacances, certains en voiture et vue la géographie du lieu, ça embaume les embrayages qui peinent.

Des églises, des églises et encore des églises : il y en a sur tous les sommets et même dans les creux ! Nous avons particulièrement aimé celles du Carmel et de Saint François d'Assise avec leurs façades baroques sculptées par l'Aleijadinho, "le petit estropié" ( à la suite d'une maladie , il perdit l'usage de ses mains et de ses pieds et pourtant il sculpta, marteau et ciseau fixés aux paumes ). La pierre utilisée est la stéatite ou "pierre à savon" qu'on trouve dans les environs .

Deux musées très différents l'un de l'autre offrent leurs riches collections à l'admiration des visiteurs : nous nous sommes régalés avec le secteur minéralogique de l'Ecole des Mines, témoin de la richesse du sous-sol du pays en pierres précieuses, et encore davantage devant les trésors du Musée de l'Oratoire : ces oratoires sont des objets de dévotion, petites armoires à volets abritant des statues de saints, de toutes tailles selon leur usage ; C'était parfois un petit médaillon porté autour du cou, parfois l'oratoire accompagnait les voyageurs et sa taille était modérée car on le transportait dans une sacoche ou dans la poche, en forme de balle de fusil par exemple, ou encore pour la maison : dans les maisons des classes aisées, il ressemblait à une petite chapelle devant laquelle se rassemblaient maîtres et esclaves pour les prières et cérémonies.

Je n'ai pu, hélas, faire de photos de ces étonnants objets et on devra se contenter de 3 misérables clichés empruntés au prospectus, qui ne rendent pas compte de la grande richesse artistique de cette collection

Très différente des autres villes du Minas Gerais, son trésor est constitué par un ensemble de 12 statues de taille humaine, disposées symétriquement devant la Basilique do Bom Jesus de Matosinhos, les Prophètes de l'Ancien Testament, sculptés dans sa vieillesse par l'Aleijadinho . C'est un spectacle majestueux qui se continue sur l'esplanade en pente par 6 petits pavillons abritant d'autres sculptures baroques pour évoquer la Passion du Christ.

Cadre naturel verdoyant et montagneux, rues ( presque ) plates et pavées, une très belle fontaine de 1735 devant laquelle nous avons dormi, mais un monde fou !

Le matin, comme les Brésiliens dorment tard, nous avons mieux pu apprécier le charme colonial de cette petite cité coloniale, un musée en plein air 

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