Dans les Andes centrales péruviennes

A partir du dimanche 29 mai

Ces hauts plateaux du centre du Pérou sont une des régions les moins fréquentées par les touristes et pourtant ils ont beaucoup de charme, respirent l'authenticité et nous y avons été accueillis avec beaucoup de gentillesse et de simplicité.

L' altiplano est peuplé de hameaux de pasteurs - agriculteurs ( pommes de terre) et les vallées sont exploitées pour les légumes, l'artisanat concerne plutôt la vie quotidienne . Les villes n'ont rien de très esthétique généralement, mais sont très commerçantes, avec des plazas de Armas coquettes, où se concentre l'activité ; nous y avons dormi sans souci et cela fut l'occasion de contacts chaleureux avec la population.

Ce n'est certes pas le chemin classique du touriste "gringo", mais quels souvenirs nous en garderons !

Notre itinéraire mi-piste, mi-goudron commence à Lago de Junin et se termine à Cusco.

De trés hauts plateaux dénudés et des troupeaux d'alpagas, des vallées profondes parcourues par des rios émeraude, des cimes enneigées , des champs cultivés sur des pentes improbables, des mines d'or et d'argent et les cités qui vont avec, des paysans accrochés à ces altitudes dans des conditions misérables, la récolte des pommes de terre qui bat son plein, des pistes magnifiques et plutôt solitaires, voilà les paysages que nous venons de traverser

Les 220 km de piste qui séparent Huancavelica d'Ayacucho ont été l'occasion de rencontres chaleureuses au cours de nos différents bivouacs : pour peu que nous nous attardions quelque part, nous faisions vite partie du paysage et de causette en causette, nous sommes repartis avec des pommes de terre; des herbes des montagnes pour soigner les maux d'estomac momentanés de Georges, du fromage et une soupe soit-disant bonne pour la digestion; en échange , nous avons fait du café pour les uns et les autres et offert des médicaments pour soigner les articulations fatiguées par les fortes pentes .

C'est pour ces contacts qui font le charme du voyage que nous quittons les itinéraires fréquentés .

Au sanctuaire de Muruhuay, célèbre lieu de pélerinage où des fêtes ont lieu tout le mois de mai, nous avons pu assister à la clôture des cérémonies et admirer quelques danses en costumes particulièrement colorés et même clinquants .

Le costume traditionnel est encore beaucoup porté sur ces hauts-plateaux essentiellement ruraux et notamment les jours de marché ou de fête ; le dimanche des élections présidentielles a été aussi l'occasion de se faire beau pour gagner le lieu du vote en bus, en taxi ou en camion.

Les villages andins ne sont pas particulièrement beaux et la tôle voisine avec les toits de tuiles, l'adobe avec le plastique.

Voici quelques photos de

Cachillallas habité par une communauté qui, elle, soigne son décor: maisons aux tons acidulés, frises, motifs mythologiques, même l'abribus a sa parure de dessins éducatifs ( c'est monsieur qui tient le balai !)

Sur notre parcours, deux villes ont retenu notre attention : Huancavelica et Ayacucho.

Huancavelica

est nichée dans un beau cirque montagneux et posséde plusieurs belles églises aux autels plaqués d'argent, mais elles sont souvent fermées , sauf pour les offices et, là, on ne peut décemment prendre de photos. Les villageois des environs y affluent le dimanche pour le marché . La spécialité artisanale de la petite ville , ce sont le tricot fait à la main de chaussettes, gants, écharpes à pompons.

Ayacucho

2750 m. et 150 000hab.

Loin de tout, longtemps difficile d'accès, on y voit peu de touristes sauf quelques routards qui voyagent en transport collectif. Nous y avons ainsi rencontré pour la 2ème fois une Française qui se déplace ainsi en solo et avec qui nous avons dîné.

Nous avons aimé le beau centre- ville, sa Plaza de Armas entourée de galeries couvertes ocres et blanches, les maisons coloniales dont on peut visiter de nombreux patios , la cathédrale et quelques-unes des 33 églises dont elle s'enorgueillit.

Les habitants ont de multiples talents: ils travaillent l'argent, tissent, brodent à la laine des ceintures, des coussins, des sacs, sculptent la pierre et le bois et on connait surtout leurs céramiques et les fameux "rétables", des coffrets de bois colorés qui contiennent des personnages ( Nativité, scènes rurales ...)

Ayacucho a retrouvé son calme après la guerre civile provoquée par le"Sentier  lumineux" maoïste et qui ensanglanta la région pendant 10 ans, dans les années 80 et 90.

Les senderistes, ceux qui ne sont pas en prison, ont compris qu'il y avait plus à gagner avec le trafic de drogue. Voilà pourquoi , dans le secteur, les contrôles de police sont si nombreux.

Le pittoresque des marchés et  l'abondance qui s'étale sur le sol  nous enchantent ; quant à l'artisanat, c'est bien simple : nous n'avons plus un cm2 de libre dans le camping-car et , tous les jours, nous déplaçons des sacs qui occupent nos sièges, bourrés de nos emplettes à en faire claquer la fermeture éclair !!!

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