Nature, silence, air pur, humidité moins risquée que plus au nord pour les saisons où nous venons, villages berbères isolés et accueillants, faible densité de population, montagnes arides, vallées riantes ou oasis enfermées dans des gorges étroites, nous aimons cet Anti-Atlas . C'est aussi là qu'on trouve encore des pistes dont la fréquentation touristique est quasiment nulle.

A l'ouest du massif se trouve Tafraout, la "Rose", petite ville sans cachet, mais très animée, productrice d'amandes et de babouches berbères que les autochtones portent couramment, et qui s'inscrit dans un cirque montagneux grandiose: avec ses rochers de grès rose aux formes curieuses, ses villages aux maisons roses dans la vallée des Ameln, elle a été si souvent décrite et photographiée que nous vous emmenons plutôt sur quelques pistes des environs.

• D'Amtoudi à Tafraout

Une piste facile d'une cinquantaine de km , par un oued encaissé, avec au passage la visite d'un très bel agadir dont je ne connais pas le nom et des euphorbes-oursins très vivaces.

• Une boucle autour de Tafraout

Encore un agadir en ruines au sommet de sa falaise, avec aires de battage, cimetière haut perché (n'Tachaoute) . Belle balade à pied depuis le village en contrebas: une dame, très étonnée que nous nous intéressions à ces ruines de son village nous a indiqué le chemin. De petites palmeraies et de l'aneth en quantité dans le lit des oueds. Les puits sont tous à sec: Georges a vérifié!

Beaucoup d'amandiers rabougris aussi (ça vaut 4€ le kg en ville)

• D'Aît Abdallah à Igherm

57 km faciles, sans difficultés majeures, bien cahotants, on ne roule pas plus vite que 10km/h, surtout quand on porte sa maison sur le dos!

D'abord la visite d'une vieille mine de cuivre abandonnée à ciel ouvert où on peut faire sa cueillette de minéraux, ensuite un long plateau ingrat avant une descente somptueuse dans un canyon et dans le lit d'un oued, avec au-dessus de vous des reliefs aux strates verticales colorées par le soleil couchant.

Ici, les gens ne voient pas de touristes et ils sont accueillants et souriants, vaquant à leurs activités agricoles ( en ce moment, la cueillette des olives , jusque sur la piste: nous avons failli faire l'huile en roulant dessus)

Vu de nombreux écureuils de Gétulie ( plus petits que nos écueuils d'Europe, longue queue touffue à l'horizontale et aplatie) ; ils se chauffent au soleil sur les rochers bien exposés et sont très rapides dans leur fuite: difficile de les photographier.

La piste circule longtemps dans ce canyon, on peut voir d'anciennes tours de guet, de très vieux villages en ruines, des caroubiers magnifiques et de très riants jardins près des villages sous les ombrages de figuiers, d'oliviers, de grenadiers et d'amandiers irrigués par de multiples petits canaux rudimentaires mais ingénieux.

C'est un pur plaisir de parcourir cette gorge, d'autant que les gamins quémandeurs, la plaie de certains secteurs, nous ont laissé une paix royale.

Le parcours se termine en beauté par la route de Tata à Igherm, accessible à tous véhicules , où les strates géologiques sont particulièrement spectaculaires.

Page suivante