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Le Maroc par les pistes

C'est loin des sentiers battus du tourisme marocain que nous vous invitons à nous suivre, à la rencontre de paysages souvent exceptionnels et du Maroc"beldi" , c'est-à-dire authentique et profond . Ce Maroc-là ne se découvre guère qu'à l'écart du goudron, à pied ou en véhicule tout terrain, au GPS .

  1. REGION D'ASSA

Meme pas citée dans notre guide, elle se situe à environ 300 km au sud d'Agadir et à une centaine de Guelmin, à l'intérieur des terres, en bordure du désert saharien.

Ambiance présaharienne garantie, chaleur le jour, froid piquant la nuit, solitude quasi absolue, maigre végétation d'acacias épineux, de buissons piquants et rachitiques, quelques oasis où la population se rassemble, quelques campements de nomades dont les chameaux et les chèvres ont bien du mal à trouver leur nourriture.

  • Sur les traces de Michel Vieuchange de TAGANT à SMARA

En 1930, cette piste fut parcourue à pied par un jeune Français, Michel Vieuchange, qui voulait rejoindre SMARA, ville mythique du Sahara; il réussit l'exploit d'y parvenir , mais il laissa la vie dans cette aventure.

Nous n'avons parcouru qu'une partie de cet itinéraire de 400km, bien secouants et dans des nuages de poussière rouge.

Le parcours emprunte de vastes plaines, entre des montagnes de 5 à 700 m; ce sont souvent des zones d'épandage des oueds au sortir des massifs montagneux, périodiquement inondées par les crues et qui peuvent être cultivées. On voit d'ailleurs, que la terre a été griffée en prévision de pluies espérées. Ces zones s'appellent maader.

Nous nous sommes arrêtés près d'un grand village abandonné et placé sur un terre-plein entre deux canyons, un site exceptionnel,et nous avons fait une visite des ruines, tranquilles, sans être harcelés par des enfants quémandeurs. La vie devait être rude sur ces hauteurs arides , malgré la présence d'eau dans les canyons, et les gens sont allés s'installer à Fask. Petite randonnée pédestre dans les buissons de palmiers et les touffes d'euphorbes-oursins ( sorte de cactus appelé aussi " coussin de belle-mère", allez savoir pourquoi!)

Plus loin , sur un relief se dresse le marabout en ruines de Si Tangi; à ses pieds, d'étranges silos faits d'un long couloir semi-enterré et en pente, auquel on accède par un petit bâtiment carré.Ces silos servent encore à entreposer la paille restant du battage après les récoltes de céréales d'après pluie. Un cimetière saharien , bien émouvant dans sa nudité: pierres brutes plantées, un cercle de pierre ( pour symboliser le mirhab et la direction de La Mecque ?), le tout entouré de petits fagots de buissons épineux secs comme modeste protection ( contre les animaux ?)

Quelques campements de nomades dans le voisinage ; nous aurons le soir la visite d'un jeune berger, un chevreau nouveau-né dans les bras.

Ensuite, nous avons rejoint le goudron jusqu'à ASSA.

  • Sites à gravures rupestres sur la route d'Assa à Zag

Détour bien décevant puisque les gravures rupestres de bovidés, d'éléphants etc...que nous recherchions ont tous disparu ( on voit bien les traces de desquamation volontaire des dalles ) : Quel dommage! C'est le patrimoine culturel du pays qui disparait ainsi .Pas de surveillance , on le conçoit dans ces lieux isolés, et il doit être bien tentant de faire commerce d'antiquités à bon compte!

  • Boucle de 200 km à partir d'ASSA, le long du Jbel OUARKZIZ, sur les 2 berges de l'oued Tighzert

A l'aller, on roule sur le grand reg désertique bordé par le jbel Ouarkziz dans le lointain. Dur! Dur! La piste ne ménage pas les vertèbres, genre "Orangina", on emprunte aussi des lits d'oueds: il y a donc des zones de sable, mais courtes, itinéraire assez monotone. En plus, nous nous sommes un peu perdus, par inattention à un moment donné , puis on s'obstine, on continue à rouler tout en voyant bien qu'on s'éloigne du cap, trouvant toutes sortes d'explications illusoires, la "saharite" nous guette ( dispute entre le chauffeur obstiné et son navigateur) et pour couronner le tout, la fermeture du capot a cassé , malgré la réparation faite à notre retour d'Amérique du Sud : nous revoilà avec deux sangles pour maintenir le capot en place ; rien de grave ; une bonne nuit là dessus et on voit les choses avec plus de philosophie!

Au retour, sur l'autre "rive", si l'on peut dire , car il n'y a pas une goutte d'eau et les berges sont éloignées d'au moins un km, la randonnée s'avère beaucoup plus agréable, on quitte le reg pour le lit de l'oued Tighzert au sol plus souple et la piste n'est plus rectiligne, elle sinue entre de petits reliefs et longe la chaîne de l'Ouarziz de plus près. Sur les terrasses de l'oued, des tumulus préislamiques en quantité, des traces du conflit avec le Polisario dans les années 1976 et suivantes: trou de bombe, ferrailles, "mur" de fortification marocain sur plusieurs centaines de mètres, casemates de pierre en ruines: la civilisation, quoi! en plein désert. Il faut éviter de rouler hors piste, bien que la région ait été déminée.

 

Comme notre déconvenue de la veille ne nous a pas découragés, nous partons à la recherche des gravures rupestres du kheneg(canyon) Bela Maa ( la passe sans eau ) . La piste est à peine tracée. Nous finissons à pied les derniers kilomètres, GPS en main : les gravures se trouvent sur des dalles de grès marron; hélas! cette fois-ci ce sont des graffitis modernes qui en recouvrent certaines ( passe-temps imbécile de jeunes bergers ou pillards poussés par l'appât du gain ?) On distingue, toutefois, des antilopes, des autruches, un éléphant et un magnifique rhinocéros. Ces figures , qui témoignent d'un climat bien différent , dateraient de quelques 5000 ans avant JC.

En deux jours, les seuls signes de vie que nous ayons vus: un camion et un 4x4 vers 2H du matin, des chameaux, une genette , quelques petits oiseaux et ...des mouches.