Une photo vous plaît

Si elle apparaît dans un encadré, vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus

Pour remonter en haut de la page,

Clic sur le petite flèche en bas à droite

Diaporama

Ouvrez la 1ère photo et cliquez sur la flèche en bas et à droite de la galerie

L'Oriental

Errachidia-Figuig, c'est long, surtout si, comme nous, on fait des tours et des détours.  Mais la circulation est quasiment nulle, les routes souvent goudronnées, et de belles surprises nous attendent sur le parcours  pour nous faire oublier que le froid et le vent nous ont rattrapés!

Des plateaux monotones, une steppe semi-aride sur laquelle tombent abruptement et de manière très esthétique des cordons de montagnes, un air sec, un vent qui soulève la poussière et le sable, des températures basses la nuit et assez douces le jour en cette mi-janvier, pas d'arbres sauf dans les rares oasis, quelques buissons épineux, une présence très importante de campements nomades sous la tente et avec un camion près de chacun, d'immenses troupeaux de moutons et de chèvres, de rares villages aux maisons de terre regroupées dans des ksour( pluriel de ksar) , voilà les images que nous garderons de cette région à l'ambiance déjà saharienne qui nous a beaucoup plu.

Bou Denib

1- Environs de Boudnib

Traversée par l'Oued Guir , Bou Dnib fut, au temps de la Pacification, au centre de violents combats pour sa prise et sa défense. En 1908, une solide redoute qui surveillait la vallée fut édifiée sur la rive de l'oued et un blockhaus .

Le dapeau français fait de toile blanche, des ceintures rouges des tirailleurs et bleues des légionnaires qui défendirent l'endroit est aujourd'hui exposé aux Invalides.

 

vent de sable
vent de sable

2- L' Arizona marocain

Dès qu'on arrive en vue de Bou Dnib, on remarque ces immenses gour ( pluriel de gara, plateau rocheux à sommet tabulaire). C'est particulièrement beau au coucher du soleil. On peut en approcher par une piste facile qui part à droite à 7 km environ après Boudnib , direction Bou Arfa, ( pancarte illisible et bâtisse cubique à la perpendiculaire de la gara) . Les ccars qui ont suffisamment de garde au sol peuvent franchir à gué l'oued Guir et stationner de l'autre côté dès qu'ils entreront dans la palmeraie. Au carrefour de deux pistes, à droite, la palmeraie avec de beaux coins de bivouac pour quatre -quatreux, les pitons type Arizona, les lignes des anciennes foggaras pour l'irrigation, le Marabout des Oulad Ali et son cimetière et, à gauche, à 1km 500 environ, le ksar des Oulad Ali aux rues couvertes qu'il est intéressant de visiter. Depuis l'oued, on peut tout voir à pied et même faire le tour de la gara qui se trouve derrière le marabout .

Donc, les prudents laisseront leur véhicule avant l'oued et prendront un bain de pied pour le traverser ( 15 cm d'eau en janvier 2010 , un fond de galets et pas de boue)

 

3- Le Haut-Guir

Entre Boudnib et Gourrama, une route goudronnée suit, le long du Guir, un parcours chargé d'histoire où on retrouve les lieux de combat de la Pacification , notre histoire et celle des Marocains.

On remonte les belles gorges de l'Oued Guir où les anciennes tours des Goums  qui surveillaient la piste, sont encore visibles sur les falaises; une ancienne séguia en ciment( canal ) , oeuvre du Bureau des Affaires Indigènes, comme la piste (devenue route depuis), est toujours en usage et l'eau sert à irriguer les jardins dans les palmeraies.

On passe ensuite tout près de l'ancien Bordj d' Atchana construit avant la Première Guerre mondiale par la Légion. Au sol, une belle étoile à cinq branches en pierre, emblème des goums avant 1948 et le peu qui reste d'un cimetière militaire des légionnaires et des tirailleurs sénégalais tués au cours d'embuscades  dans les années 1929 et 1931.

Dans toute la région , on trouve de ces témoignages de la période de la Pacification, et notamment d'anciens bordjs encore debout, comme celui de Bel Ghiada sur la route Anoual-Tendrara.

Région d'Anoual

Jeu de piste pour grands enfants.

 

A la recherche des sites à gravures rupestres et de bois fossile dans la région d'Anoual (Bordj Ali ou Hadid et Le Grand Ghilen)

·                     mettre de bonnes chaussures

·                     se munir des waypoints de son guide favori

·                     suivre la petite flèche du GPS à main, craphuter 2 à 3 heures dans les éboulis à la recherche des gravures modernes et "d'époque", du serpent et du bois fossiles dans un paysage rocheux impressionnant. Nous adorons faire ça autant pour la recherche  et les paysages que pour ce qu'on trouve, car bien des sites sont dégradés . En plus, c'est agréable de quitter de temps en temps son siège de voiture!

 

Un drôle de chou-fleur!

Depuis quelques jours, nous remarquions sur des terrains plats, compacts, une plante curieuse: une sorte de coussin verdâtre, peu développé, à toutes petites feuilles épineuses, sans savoir son nom; il nous rappelait une plante semblable, mais plus volumineuse, plus dure et d'un vert plus cru rencontrée en Amérique du Sud sur l'Altiplano, et dont j'ai oublié le nom, mais qui vivait dans des conditions climatiques tout aussi rudes.

Notre "bible" pour parcourir les pistes du Maroc nous a donné la réponse: pour parler savamment, c'est l'ANBASIS ARETOÏDES, et, pour le commun des mortels, c'est le champignon de Bou Amana (nom qui lui fut donné par les soldats de Lyautey en lutte contre l'agitateur Bou Amana) ; le champignon est devenu Chou-fleur par je ne sais quel détour! un gardien de vaches nous a donné son nom arabe: Dgâa;

C'est, en fait, un arbuste dont on ne voit que la croûte périphérique( elle peut être mangée par les chèvres) , tandis que tronc et rameaux sont recroquevillés sur de la terre ou du sable: eux peuvent servir de combustible.

Nous n'en avons rencontré que dans cette région du Maroc.

Figuig, l'oasis du bout du monde

approche de Figuig-jbel Maïz
approche de Figuig-jbel Maïz

Nous avons A-DO-RE cette oasis si longue à atteindre ! Après la monotonie et l'austérité des Hauts Plateaux, Figuig est un bain de jouvence.

Peuplée de 14 000 habitants environ, elle respire la tranquillité et ça fait un bien fou. L'accueil qu'on y reçoit est rafraîchissant: des sourires, des saluts dans la rue, des mots de bienvenue (tous les cyclistes qui nous croisent nous disent bonjour quelque soit leur âge), pas de demandes intéressées, c'est un Maroc authentique, simple, loin du tourisme de masse, que nous avons trouvé là, en même temps qu'un couple d'Italiens tout aussi séduits que nous: un vrai coup de coeur!

Nous souhaitons pour les habitants que leur région se développe, mais en gardant ses traditions et cette harmonie.

Figuig est enfoncée comme un doigt en territoire algérien; c'est une cuvette de 20 km2, entourée de montagnes, couverte d'une belle palmeraie et constituée d'un centre-ville et de 7 ksour disséminés dans la verdure. Ces quartiers se touchent et on passe sans s'en apercevoir de l'un à l'autre. Au centre de Figuig , une rue principale avec des commerces( boutiques à ouverture unique sur la rue, sans vitrine: beaucoup de petites épiceries, un boulanger, 2 ou 3 bouchers, des coiffeurs, un marchand de journaux-libraire, quelques petits cafés , 2 cyber pris d'assaut, quelques cafés, un réparateur de vélos, de climatisation...) Cette rue débouche sur le centre administratif avec la Police, le Cercle militaire, la municipalité et l'ancienne église, un peu plus loin, l'Hôtel de Figuig qui sert aussi de camping)

Qui se souvient que c'est à un Français, le Colonel Pariel,qu'on doit la conception de l'agglomération en 1912, la construction des principaux bâtiments de cette petite cité du sud et le style local adapté avec goût ?

La disposition n'a pas changé, l'église a été respectée ( sinon qu'on a remplacé les croix par des croissants) . Nous avons pu visiter l'intérieur occupé par une ONG italienne qui se consacre à la restauration de la ville et la jeune Marocaine qui nous a guidés était très fière de nous montrer la cloche de bronze et le petit jardin du curé, soigneusement entretenu.

Nous nous sommes promenés à pied vers le Marabout de Sidi Ben AÏssa et dans les jardins de la pameraie, surveillée autrefois depuis de nombreuses tours , irriguée par un réseau de séguias et de bassins, dans l'ancien mellah( quartier juif) d'Oudaghir aux rues entièrement couvertes et visiter le chantier de restauration d'une vieille mosquée.

En voiture, nous avons fait le tour de l'oasis et admiré le panorama sur la vallée de la Zousfana qui sépare le Maroc de l'Algérie, fait un arrêt au très beau marabout de Sidi Abdelkader.

Marabout Sidi Abdelkader - Figuig
Marabout Sidi Abdelkader - Figuig

Figuig-Iche par la piste

Encore un itinéraire de toute beauté, dans le genre rocheux chaotique et austère, rendu un peu compliqué par la construction d'un barrage qui nous a obligés à faire un grand détour, sans points GPS, en nous fiant aux explications recueillies auprès de jeunes instituteurs rencontrés près de leur école perdue, des gestes de semi-nomades qui nous ont en prime offert les dattes, le thé et la kesra sur une natte au pied du 4x4... et à notre flair. Il a fallu deux jours pour parcourir ces 80 km au confins algéro-marocains, sur des pistes parfois un peu "hard" , mais le Land est un excellent franchisseur, même avec sa carapace de tortue sur le dos!

Des rochers, des ravines d'oued, du sable, l'absolue solitude, mais aussi des paysages magnifiques en limite du Jbel Amour en Algérie, des abris de bergers en forme de maisons de Schtroumpfs, des gravures rupestres enfin en bon état, et, pour finir, dans une faille rocheuse, le minuscule village d'Iche et sa petite palmeraie, sa mosquée blanche dans le ksar aux rues couvertes et l'accueil de Mohammed Allal qui nous a accompagnés pour une visite des lieux enrichie de ses explications .

Les oasis au Maroc sont un rempart contre la désertification et l'avancée des sables: à cet effet, on a construit des barrières de palmes en damier pour protéger les arbres qu'on a plantés de tous les vents possibles.Nous en avons vu de beaux exemples à Iche.

Une oasis de montagne, au bout du bout du Maroc, à découvrir absolument!