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DANS LE DJEBEL SIROUA

Au nord de Taliouine, le Jbel Siroua sert de liaison entre l'Anti-Atlas et le Haut-Atlas.Nous l'avons sillonné par les pistes.

  • Les greniers troglodytes

En bordure du massif du Siroua, sur la route Taliouine-Tazenacht, ils sont facilement accessibles à tous véhicules par un bon chemin qui part du goudron: un relief contient ces greniers visibles de la route et aujourd'hui utilisés par les bergers.(30°27 73N-07°37 43W); à 35 km de Taliouine

  • La vallée de "l'or rouge", la vallée du safran

Par la piste encore, nous avons rejoint et parcouru cette vallée célèbre pour sa production de safran et l'un des agadirs-falaises les plus spectaculaires du Maroc.

Route en cul-de-sac, très étroite. On monte jusqu'au village de Tisgui à 2000m d'altitude et on finit à pied dans une combe étroite pour s'approcher de l'agadir.

Le Safran

C'est le" crocus nativus", la seule espèce qui produit le safran. L'Iran est le premier producteur mondial, mais le Maroc le cultive dans ces vallées du Siroua sur de petites terrasses où la plante est soigneusement aérée, repiquée, amendée, arrosée . La récolte était,hélas, terminée quand nous y sommes passés: elle a lieu en octobre.

La fleur de safran, cette "petite lumière orange", tamisée par deux ou trois pétales mauves , s'ouvre au lever du soleil et doit être cueillie à ce moment-là, car c'est une fleur très fragile et on doit la protéger contre ses prédateurs, les oiseaux, et le vent.

Après la cueillette, vient le minutieux séchage pour un bonne conservation de l'"or rouge".

Il faut environ 200 fleurs pour obtenir 1 gramme de safran sec.Ce qui compte dans la fleur, ce sont les longs stigmates orange vif et parfumés. Le safran a toutes sortes de vertus médicinales et c'est un des fleurons de la cuisine marocaine pour parfumer tagine et couscous. C'est l'une des épices les plus chères au monde, ce qui donne tout son prix au cadeau que nous en a fait un agriculteur marocain qui rentrait des champs et que nous avons rencontré par hasard lors de notre promenade près du bivouac du soir: mineur pendant quinze ans du bassin houillier de Lens dans le Pas-de-Calais où nous avons commencé notre vie conjugale il y a 45 ans pour raison professionnelle! Il nous a offert quelques grammes des précieux pistils pour nous souhaiter la bienvenue dans son pays et en souvenir d'une région dont il a gardé un souvenir ému, malgré la silicose qu'il en a rapportée. Où rencontrerait-on le même sens de l'hospitalité et la même générosité ? Nous sommes restés longtemps à évoquer le pays des chtis à un carrefour de pistes: un peu surréaliste!

L'agadir de falaise de Tisgui

Vieux de 800 ans, éclairé deux jours par an par le soleil, il est collé contre la falaise et en épouse les moindres vires: c'est un abri- sous- roche.

Chaque famille du village en a aujourd'hui la clé, li n'y a plus de gardien.

Autrefois, on y entreposait tous les biens importants de la famille: safran, tapis, récoltes; aujourd'hui, on y met toujours le maïs et l'orge, le blé qui ont été battus sur les aires de battage empierrées qui se situent dans la pente sous le village. Les portes sont minuscules: les femmes y pénètrent à quatre pattes et par des troncs de chêne à encoches plus qu'acrobatiques.

L'accueil a été chaleureux là aussi, avec thé à la menthe etc... Ce village du bout du monde nous a beaucoup séduits.

 

  • Traversée est-ouest du Siroua, d'Anezal à Askaoun

 

38 km de goudron, puis piste facile jusqu'à un col à 2562m où nous avons passé la nuit.

GRANDIOSE ET EXCEPTIONNEL!

C'est un itinéraire absolument superbe, surtout à partir du moment où cesse le goudron , dans des paysages caractéristiques du Siroua, les "cheminées" ( sortes de chaos rocheux granitiques noirs, marron, beiges) et en bordure de vallées d'altitude où règne encore, en ce mois de décembre , probablement à cause du temps particulièrement clément cette année, une intense activité pastorale: une multitude de troupeaux, moutons et chèvres noires mélangés, éparpillés parmi les touffes odorantes de l'armoise.

Magnifique cirque montagneux avec sa centaine d'"azibs" , des bergeries de pierre sèche, où les villageois des vallées basses viennent passer l'été en transhumance.

Des jardins d'altitude, arrosés de nombreuses sources, plantés d'orge, de maïs, de pommes-de-terre et de pommiers, rompent d'un vert cru la couleur ocre des montagnes pelées et archi-sèches en cette fin d'automne.

Calme champêtre, décor buccolique et harmonieux qu'on a des scrupules à perturber avec le bruit d'un moteur!

L'élevage en altitude

Nous avons peu vu de bovins, et la plupart du temps attachés devant une maison, dans une petite cour, car ils ne peuvent trouver d'herbe. Leur alimentation repose donc sur la cueillette à laquelle toute la famille participe. Ce sont les femmes qui assurent le portage, sur le dos et à pied : feuilles d'arbres, ce qui reste sur les champs de céréales, chardons, buissons épineux, paille de maïs... Cette cueillette exige, par an et pour une seule vache, l'équivalent de 260 jours d'un travail harassant; aussi les troupeaux n'excèdent-ils pas 5 ou 6 bêtes pour les plus gros.

Les moutons et les chèvres se nourrissent eux-mêmes à 95% dans le "parcours" quotidien et si une mauvaise année survient, les pertes sont considérables à cause de cette quasi totale dépendance. L'exploitation des arbres et des buissons par les troupeaux épuise la végétation qui a du mal à se régénérer et à résister.

De notre point de bivouac, nous avons vu remonter les troupeaux qui rejoignaient lentement les azibs pour la nuit et chaque fois , nous avons échangé des saluts souriants avec les bergers. L'un d'eux, qui ne parlait que le berbère, nous a offert 4 petites pommes ratatinées très goûteuses, il portait un chevreau nouveau-né dans un cabas.

A partir du tizi n-Touggoukine, la piste devient très désagréable et fait souffrir les amortisseurs comme les vertèbres! Pour moi, ce sera collier cervical de rigueur jusqu'à Askaoun où on retrouve le goudron. Mais quel parcours encore! De toute beauté, une des plus belles pistes que nous ayons faite au Maroc, ce qui n'est pas peu dire!

Du col n'Touggoukine, il nous a fallu la matinée entière pour rejoindre Taliouine (20 km de piste et 50 de goudron, superbe jusqu'au bout) où nous allons souffler un peu avant de rejoindre Marrakech par des pistes du Haut-Atlas , si le temps se maintient au beau.